FIGUREZ-VOUS... que la mauvaise santé subjective aux âges élevés est un marqueur fort de risques de perte d'autonomie et de mortalité précoce.

Source : Simon Y, et al. Arch Gerontol Geriatr. 2025
Données : Cohortes PAQUID, AMI, 3C. Risques Relatifs et Intervalles de confiance (95%) estimés par des modèles de survie (Illness-death pour les risques de survenue de difficultés avec les soins personnels et l'entrée ; Cox à risque proportionnel pour le décès)
Ajustement : sexe, lieu de résidence, statut matrimonial, niveau d'instruction, symptomatologie dépressive et comorbidités
Yvanna SIMON s'intéresse au repérage, dans des enquêtes en population, de signes avant-coureurs de la perte d'autonomie avec l'avancée en âge. Elle a notamment étudié comment l'appréciation par les personnes de leur santé est liée au risque de dégradation fonctionnelle sévère, voire de décès précoce.
Elle a mobilisé les données de trois cohortes françaises sur le vieillissement, mises en œuvre en Aquitaine (Paquid, 3C et AMI), qui suivent (jusqu'à 20 ans pour Paquid) plus de 4 400 personnes âgées de 65 ans et plus. Elle combine deux indicateurs par lesquels les personnes ont caractérisé leur situation : leur bonne/mauvaise santé perçue et l'absence/présence de gênes pour réaliser des activités domestiques. Une analyse longitudinale associe ces situations à trois événements rencontrés lors du suivi : la survenue de limitations pour assurer seul ses activités de soins personnels, l’entrée en institution pour personnes âgées ou le décès.
L'analyse montre que la déclaration de gênes dans les activités domestiques double le risque de survenue de limitations pour les soins personnels, y compris en ajustant sur la présence de maladies, etc. ; ce risque est plus que doublé lorsque les gênes s'accompagnent d'une mauvaise santé perçue. Ce risque est aussi accru en cas de mauvaise santé perçue, même en l'absence de gêne dans les activités domestiques. Ces associations se retrouvent avec la mortalité et, avec une différence, pour le troisième événement : en cas de bonne santé perçue, les gênes dans les activités domestiques ne présagent pas "significativement" d'une entrée en institution.
Ces résultats soulignent l’intérêt d’intégrer des dimensions subjectives au repérage de la dégradation fonctionnelle. Ils contribuent à enrichir les connaissances, à mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre et à identifier les profils potentiellement à risque ; des étapes précieuses pour éclairer, à terme, l’élaboration d’actions de prévention ciblées.
Affiliation :
Doctorante
Centre de recherche INSERM U1219, Bordeaux Population Health Center – Equipe ACTIVE , Université de Bordeaux
Réseau doctoral de l’EHESP
Financement : Institut pour la Recherche en Santé Publique (IReSP)
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